Cécile : “j’avais envie de faire le même métier, mais pour aider les autres”

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Rencontre avec Cécile Merse, aujourd’hui Directrice Communication et Marketing chez Enercoop après avoir fait le Programme Associé d’On Purpose.

Quelle était ta vie d’avant ?

J’ai baigné dans le milieu médical : mon père était médecin, ma mère kiné. J’ai beaucoup appris de leur rapport au travail, de leur engagement notamment lié à la finalité de leurs métiers d’aider les autres. J’ai donc voulu suivre leurs traces. Mais après deux échecs au concours de médecine, j’ai décidé de me réorienter dans une toute autre voie.

J’ai donc fait une prépa puis une école d’ingénieur en informatique et électronique. C’était en 1997, période de l’avènement de l’internet à domicile et donc de l’informatique. Je me suis dit que cette filière m’ouvrirait des portes dans ce secteur en croissance. C’était plus un choix stratégique qu’un choix de cœur ou de conviction. J’ai voulu enrichir cette expérience de compétences en marketing, et j’ai intégré un Mastère Spécialisé en Marketing et Management à l’ESSEC. Avec la double casquette ingénieur électronique et marketing, mon profil était rassurant pour les grandes boîtes de l’électronique grand public, car je pouvais comprendre les produits que je vendais.

J’ai ensuite évolué dans le secteur des nouvelles technologies. J’ai occupé des postes en marketing chez notamment Kodak, Casio, Parrot, Motorola et BlackBerry. J’ai eu l’occasion de relever de beaux défis, c’était très stimulant.

L’élément déclencheur ?

Je travaillais énormément, je n’avais pas de vie personnelle et j’ai réalisé que je m’étais éloignée de ce que je voulais au tout début. Au même moment, BlackBerry a connu de grandes difficultés, et m’a été offerte la possibilité de bénéficier d’un plan de départ. J’ai saisi l’occasion, et j’ai été très bien accompagnée. Grâce à cela, j’avais enfin du temps pour moi et j’ai pu prendre du recul. J’ai pris conscience que j’avais construit le début de ma carrière sur des opportunités sans jamais me remettre en question. Le chemin semblait tout tracé, j’étais conditionnée.

J’ai alors décidé de prendre des risques, de me lancer dans l’incertitude. J’ai monté ma boîte, j’ai fait du conseil en indépendante. Je me suis également engagée comme formatrice bénévole en alphabétisation auprès d’adultes migrants. J’ai eu un fort attachement pour mes « élèves » et pour la mission. Je savais que ce que je faisais pouvait avoir des conséquences bénéfiques auprès de ces personnes.

Grâce à cette expérience, il m’est devenu clair que j’avais besoin de m’investir à temps plein dans un travail qui aurait du sens pour moi et qui aiderait les autres. J’en ai parlé autour de moi, et une amie m’a envoyé un article du Figaro qui parlait d’On Purpose. J’ai candidaté, et j’ai rejoint le Programme Associé en octobre 2015. Ce que j’ai trouvé fabuleux, c’est que le programme permet une immersion complète et immédiate dans les organisations hôtes. Ma première mission s’est déroulée chez Enercoop avec pour première mission de faire une levée de fonds réseau. J’étais directement rattachée au Directeur Général, c’était passionnant ! J’ai vu la boîte grandir, s’ouvrir à de nouveaux profils comme moi. Mon deuxième placement était chez Unis-Cité, association pionnière du Service Civique en France.

Et maintenant ?

A la fin du programme, j’ai rejoint Enercoop en tant que responsable communication, puis j’ai évolué à la direction communication et marketing où je suis aujourd’hui. J’avais envie de faire le même travail qu’avant, mais dans le secteur de l’ESS. Je ne voulais pas repartir de zéro : j’avais 15 ans d’expérience et des compétences, je voulais les mettre au profit d’autres types d’organisations.

Chez Enercoop, j’ai beaucoup appris sur le secteur de l’énergie, qui est très complexe, mais aussi sur la gouvernance partagée. C’est un modèle cher à Enercoop, avec des outils comme les cercles de décisions, les élections sans candidat, les gestions par consentement ou par tension, etc. La problématique centrale étant de proposer un cadre pour que la parole soit égalitaire entre tou.te.s.

Au final, j’ai renoué avec le besoin d’être utile que j’avais en commençant mes études de médecine. L’énergie touche à des enjeux climatiques cruciaux pour l’avenir. Mon job au quotidien ressemble à celui d’avant, mais la finalité est très différente et cela change tout.

Propos de Cécile Merse recueillis par Florian D’Inca

Cet article a été initialement rédigé pour Fuyons la Défense, média et job board pour trouver un travail qui a du sens. Fuyons la Défense est partenaire d’On Purpose.