On-Purpose

De Sodexo au système alimentaire résilient et solidaire : le parcours de Nina

Nina Arnould, Fellow de la promotion d'Avril 2020, nous partage son expérience en partant de son poste chez Sodexo, de sa prise de conscience jusqu'à son nouveau projet professionnel dans l'alimentation durable ! 

Quelle était ta vie d’avant ?

J’ai travaillé pendant plus de cinq ans chez Sodexo, un groupe dans lequel je suis entrée en apprentissage pendant mes études en école de commerce. J’y ai occupé plusieurs postes : tout d’abord en communication, puis en événementiel, et enfin en gestion de projet, en méthode agile. 

Je m’y suis épanouie, notamment grâce à la confiance que l’on m'a accordé ainsi qu’à travers une série de belles rencontres. Pourtant, je ressentais un véritable décalage entre la vision du monde que je souhaitais défendre et les activités auxquelles je contribuais, et j’ai longuement hésité à m’en aller.

Quel a été ton déclic ? 

Lors de ma dernière année chez Sodexo, j’ai été chargée de coordonner le plan d’action de l’entreprise qui visait notre mise en conformité vis-à-vis de la loi EGALIM. Cette dernière est une loi issue des Etats généraux de l’alimentation lancés en 2017, qui poursuit entre autres des objectifs de réduction d’utilisation du plastique dans le domaine alimentaire, et d’augmentation de la consommation de produits dits “sous signe de qualité'' tel que le bio dans la restauration collective.

Ce projet m’est d’abord apparu comme une façon de faire évoluer les pratiques du groupe dans le bon sens. Cependant, je me suis vite heurtée à l’injonction d’une rentabilité reine ainsi qu’à des discours portant une toute autre vision du monde que la mienne. « Il suffit de bien expliquer à nos consommateurs que le plastique se recycle, et on en parle plus ». Alors que je réfléchissais depuis plusieurs mois à prendre un poste plus aligné avec mes valeurs, cette phrase a achevé de me convaincre d’aller au bout de ce projet.

Je répétais alors vouloir un job plus en accord avec mes valeurs, mais je n’arrivais pas à définir précisément comment je souhaitais contribuer. J’étais intéressée par de très nombreuses causes sociales et environnementales et rejoindre une structure à impact positif, quel que soit son domaine d’intervention, me semblait déjà un grand pas en avant. 

En 2019, je décide de tenter l’aventure On Purpose afin de rejoindre l'Économie Sociale et Solidaire malgré mon profil qui, de prime abord, en était très éloigné. J’ai d’abord effectué une mission chez Mozaïk RH, un cabinet de recrutement et de conseil en diversité. J’ai travaillé au sein de leur service marketing pour promouvoir le recrutement inclusif auprès de grandes entreprises. J’ai ensuite rejoint le Samu Social de Paris pour ma seconde mission, cette fois au service qualité. J’y ai accompagné les travailleurs sociaux des différents pôles opérationnels sur la mise en place de processus communs notamment autour de la gestion documentaire.  

Le Programme Associé m’a donné de nombreuses clés. Tout d’abord, cette année a été l’occasion d’interroger mes motivations profondes. Mes deux placements, mes échanges avec les mentors ainsi que mes séances de coaching m’ont donné du grain à moudre pour définir ce que j’entendais par « avoir plus de sens dans mon travail ». 

Il peut aussi être difficile de trouver sa place parmi ce vaste écosystème qui comprend des structures, des modes de gouvernances ou encore des formes d’impacts très variés. A la sortie du Programme, j’avais pourtant réussi à affiner mon projet professionnel et à cerner les changements de société auxquels je voulais contribuer !

Et maintenant ?

Dès la fin du programme, j’ai rejoint la structure d’insertion par l’activité économique Association Bio Solidaire à Blois, pour laquelle je coordonne un projet d’écopôle alimentaire. L’association, historiquement axée sur une activité de maraîchage bio, se lance désormais dans de nouvelles activités (tiers-lieu nourriciers, plateforme logistique d’approvisionnement local, atelier de transformation…). 

L’objectif est de contribuer à la constitution d’un système alimentaire territorial résilient, mais aussi solidaire. L’association, qui accompagne déjà des personnes éloignées de l’emploi dans leur insertion professionnelle, souhaite désormais accompagner plus largement les personnes dites « invisibles » dans l’évolution de leurs pratiques alimentaires. 

Ce poste présente un combo parfait pour moi, qui cherchait justement à travailler sur les thématiques de la transition agricole tout en y intégrant les enjeux d’accessibilité alimentaire. Il s’agit de construire, en somme, des systèmes alimentaires qui fonctionnent pour tous et qui sont écologiquement vertueux - je ne pensais pas trouver une aventure qui coche toutes les cases aussi rapidement ! 

Au-delà de cette transition réussie, le programme m’a aussi apporté une communauté sans faille, qui commence par les membres de ma promotion. Ils et elles sont un réel soutien pour mener à bien tous les enjeux qui nous attendent pour renverser cet ordre établi et placer, partout, le sens avant le profit.