On-Purpose

[Mission d'Associée] Mon expérience RSO à la Croix-Rouge française

Emmanuelle Salle, mission RSO à la Croix-Rouge française
Emmanuelle Salle, en mission RSO à la Croix-Rouge française

La Croix-Rouge française est une association d’aide humanitaire présente sur tout le territoire national. Elle agit pour protéger et relever sans condition les personnes en situation de vulnérabilité et construire, avec elles, leur résilience grâce au travail de plus de 60 000 bénévoles, 16 000 salariés et plus de 1 000 implantations locales.

La Croix-Rouge Française a déjà accueilli 8 Associé.e.s sur 4 missions. Emmanuelle Salle, Associée de la promotion d’Octobre 2020, vous partage son parcours au sein de cette organisation lors de son premier placement.

Quel est ton parcours ?

J’ai suivi une formation d’ingénieur à l’école des Mines Saint Etienne, où j’ai pu explorer et développer mon appétence pour des problématiques impliquant notamment l’énergie renouvelable et l’environnement. En sortie d’école, j’ai alors débuté ma carrière de consultante auprès d’entreprises du secteur de l’énergie, et ce pendant plus de cinq ans.

J’ai également décidé de prendre une année sabbatique pour voyager autour du monde. J’ai parcouru douze pays, avec pour but de rencontrer, échanger et travailler avec au moins une association ou une entreprise dans chaque pays, sur une problématique liée à l’énergie. J’ai aussi eu l’occasion d’effectuer des volontariats, notamment portant sur l’agroécologie. Ces expériences m’ont encore plus sensibilisée – et finalement, m’ont donné l’envie de me reconvertir !

J’ai alors intégré la promotion d’octobre 2020 du Programme Associé On Purpose.

Peux-tu nous parler de ta mission ?

Je suis en mission dans le département de la Responsabilité Sociale de l’Organisation (RSO, le pendant de la RSE pour les organisations) à la Croix-Rouge Française. Je travaille, comme les Associé.e.s avant moi, en collaboration avec la responsable RSO sur les quatre axes de leur stratégie RSO. La Croix-Rouge s’est engagée à :

-        Placer l’humain au cœur de leur action afin de mieux prendre soin des acteurs et des bénéficiaires

-        Réduire leur empreinte environnementale et préserver les ressources naturelles de la planète

-        Renforcer leur présence et promouvoir l’éco-citoyenneté sur l’ensemble de territoires

-        Et enfin s’appuyer sur un modèle économique éthique, responsable et durable.


Cette stratégie très complète couvre les trois axes du développement durable : social, environnemental et économique. L’équipe RSO ne peut s’engager sur tous les chantiers en même temps - il est vite apparu nécessaire de prioriser les tâches que je pourrais mener sur 6 mois de placements. Or, l’aspect social est porté par tous les métiers de la Croix-Rouge française, de par sa raison d’être. Le plan environnemental se présentait alors comme le chantier comprenant le plus de chemin à parcourir, sur lequel la mission RSO pouvait apporter une contribution directe et étant le domaine sur lequel j’avais le plus de compétences à apporter.

Mon temps est partagé entre des projets opérationnels et stratégiques. J’ai la charge d’animer un réseau d’ambassadeurs ainsi que de communiquer et de former sur les enjeux et les bonnes pratiques liées à la RSO. Cela comprend des tâches récurrentes comme l’animation de réunions et de groupes de travail ou l’envoi de newsletters, et je suis libre de proposer de nouveaux chantiers en lien avec mes compétences et appétences comme l’organisation, l’animation et le déploiement d’une fresque du climat. 

Je pilote également un projet visant la réduction des déchets au sein des 600 établissements de la Croix-Rouge. En ce sens, j’ai tout d’abord effectué le cadrage du projet avant de diriger les réflexions sur la production du kit d’outils à destination des établissements. Cette mission m’a entre autres amené à faire des recherches sur les pratiques des autres organisations, à réfléchir aux ressources que nous allions mobiliser ou encore à trouver un prestataire pour les diagnostics des déchets.

Enfin je participe, en tant que membre de la direction RSO, à l’élaboration de préconisations pour la stratégie 2025 de la Croix-Rouge française. Cette dernière s’intéresse notamment à la résilience de la Croix-Rouge en tant qu’organisation et de ses publics face au dérèglement climatique.

Quels sont les défis que tu identifies dans ton placement ?

La Croix-Rouge française étant une très grosse organisation, elle réunit de très nombreuses parties prenantes différentes – ce qui complexifie sa compréhension ! En cela, il m’a fallu plusieurs mois pour monter en compétences sur mes sujets et pour être en mesure de véritablement lancer mes différents projets. Par ailleurs, mon placement durant six mois, je devais trouver le bon équilibre entre la réflexion et l’action, afin de rendre tangibles mais également pérennes mes actions.

Je dirais également que le contexte sanitaire est un défi pour l’organisation en elle-même. La Croix-Rouge fut rapidement en première ligne pour s’occuper des personnes vulnérables, ainsi que pour l’administration des tests – et aujourd’hui des vaccins. Même si mon poste est éloigné de cette réalité, ma mission en est impactée. Par exemple, le temps accordé à la RSO fut parfois dépriorisé. Les ambassadeurs, qui sont bénévoles ou salariés volontaires pour être des relais de la RSO sur le territoire, furent très fortement mobilisés sur le terrain et ne pouvaient plus nous allouer autant de temps face à l’urgence épidémique.

Finalement, que retiendras-tu de cette première mission de six mois ?

Je retiens tout d’abord ma découverte de la RSO dans une grande organisation, de son fonctionnement et de sa transversalité. La RSO un levier de transformation des différentes branches métiers. Nous les conseillons et co construisons avec eux des solutions plus responsables selon leur environnement. Par ailleurs, je retiendrai l’importance d’embarquer les différents métiers et départements dans notre démarche - nous ne pouvons rien accomplir seuls. Il me semble primordial de miser sur les personnes sensibles à la RSO pour en devenir les ambassadeurs.

J’ai également énormément appris des organisations de ce secteur ainsi que sur le secteur associatif en général. Je trouve qu'il y a une véritable bienveillance entre associations - j'ai eu par exemple l’occasion de faire des partages d’expériences et de bonnes pratiques avec de nombreuses organisations comme Unicancer ou APF France Handicap, entraide inter-organisations que je n’avais pas encore connu lors de ma carrière de consultante.

Cette mission aura également permis de nourrir ma réflexion sur ma transition de carrière. Je sais que l'impact que peut avoir l'organisation dans laquelle je travaille est un réel levier de motivation, je me sens beaucoup plus alignée entre mes valeurs et mes actions et je suis fière de ce que je fais. J'ai pris également beaucoup de plaisir à renouer avec mes aspirations premières sur l'environnement. Ce premier placement m'aura aussi questionné sur ma recherche d'un poste en RSE à la sortie du programme : c'est à la fois un métier passionnant, à la croisée de toutes les activités de l'organisation mais qui nécessite une grande motivation pour conduire le changement, souvent lent et qui fait parfois l'objet de réticence.