On Purpose, le pourquoi du comment

1_Br8UrbxFJfF_pElcIsiG9Q.jpeg

Aimer s’interroger, se questionner, faire un pas de côté, changer de perspectives…le faire un peu, beaucoup, passionnément, à la folie…inquiéter (un peu), (se) bousculer (beaucoup), croiser le chemin d’On Purpose et c’est ainsi, en l’espace de quelques mois, que vous intégrez le Programme Associé On Purpose. Sur une durée d’un an, On Purpose donne la chance et les moyens à ses “Associés” de passer d’une vie à une autre — vie professionnelle bien sûr mais imprégnée d’une telle quête de sens qu’il serait difficile selon moi de limiter ce champ de développement au professionnel uniquement.

J’ai eu envie dans cet article de partager mon expérience et mes réflexions sur le “pourquoi du comment” d’On Purpose. D’une part car il me semble que c’est une question importante pour bon nombre de candidats au programme et intervenants ou organisations voulant partager l’aventure On Purpose. Et d’autre part car passer par ce questionnement m’ouvre la possibilité de parler de ce qui m’anime plus personnellement dans ce programme, de proposer une vision, et last but not least de remercier à travers ces mots toutes les personnes qui participent de près ou de loin au projet On Purpose.

Alors…pourquoi ? C’est la première question que je me suis posée en découvrant On Purpose (ceux qui me connaissent souriront, je les vois déjà…). Pourquoi ai-je tant envie d’y participer ? De faire partie de l’aventure ? C’est une question qui revient également souvent lorsque nous annonçons à notre entourage notre participation effective au programme. “Mais pourquoi ? Pourquoi ce virage à 180°, cette reconversion ? Repartir dans une formation ? Accepter une telle baisse de rémunération ? Après toutes ces études et ces années d’expérience ?”. On Purpose interroge, intrigue et étonne…

La réponse à cette question pour ma part était claire bien que très générale je vous l’accorde ; Je voulais — professionnellement mais aussi personnellement — m’orienter dans quelque chose de différent et de positif. Par différent, j’entends les mots “nouveau, singulier, rupture, découverte, étonnement, qui n’a pas été fait/vu, créatif”. Par positif, j’entends “bénéfique, vertueux, juste, humaniste, solidaire, impact, progrès…”. Pour moi, le programme Associés d’On Purpose était donc un très bon début : Permettre une transition de carrière de l’entreprise privée à l’ESS. Belle promesse d’ouverture à la différence et d’impact positif à venir.

Une fois acceptée dans le programme Associés, j’ai découvert mes futurs amis de “promotion”. Ils étaient tous très différents (des parcours d’ingénieurs, de publicitaires en passant par la physique, des expériences à Paris ou en Asie, au Brésil, etc.) et me semblaient (j’ai eu le bonheur de le confirmer après) tous être animés comme moi par une envie d’agir pour un projet de société positif. Dès les premiers jours, il s’est produit une sorte de symbiose, un plaisir à être ensemble et à échanger, un esprit bienveillant…entre nous tous si différents les uns des autres.

Nous avons ensuite participé au fameux “speedmatching” permettant de confier deux missions de six mois à chaque Associé. Ici aussi, mon appétence pour la différence et l’envie de positif a été servie ; Nous avons rencontré un panel d’organisations agissant toutes à leur manière pour un progrès, un mieux-être. Cet exercice du speedmatching invite à une rupture dans ses habitudes, toutes les missions proposées étant par définition différentes de ce que l’on a fait avant, et le processus d’attribution des missions en lui-même est innovant et demande ouverture et curiosité.

En allant plus loin dans le déroulement du programme Associés d’On Purpose, la deuxième question qui revient le plus souvent est “Comment ?”. Comment cela fonctionne ? Comment se passent les missions ?

Nous travaillons pour des organisations qui pour la plupart fonctionnent différemment de ce que nous avons connu auparavant, se retrouvant autour d’un dénominateur commun qu’est l’intérêt général. Elles apportent des solutions aux problèmes de société qui jusqu’ici n’ont pas, ou pas encore complètement, été résolus. Pour ce faire, elles inventent, elles innovent, elles font différemment, pour tester, s’améliorer constamment, résoudre les problématiques à l’échelle locale puis essaimer les bonnes pratiques et leurs solutions, pour en faire bénéficier le plus grand nombre.

D’après moi, cela nécessite notamment deux modes d’actions que sont l’expérimentation et la médiation. L’expérimentation est au cœur du processus d’action des organisations de l’ESS car c’est ce qui permet de tester, d’être rapide, d’apprendre puis de s’améliorer, d’être au plus proche des bénéficiaires, de montrer l’exemple, d’inspirer. La médiation est également une composante de ces organisations qui œuvrent à créer du lien, des ponts entre différents acteurs, et qui ont pour désir de communiquer au plus grand nombre les solutions qui fonctionnent, de transmettre pour démultiplier l’impact partout et pour tous. L’organisation On Purpose en est d’ailleurs l’exemple même ; nous expérimentons dans un domaine qui nous est inconnu au départ, mais nous apportons ce que nous sommes chacun, notre expérience, nos convictions, notre engagement, notre envie et nous apprenons en “faisant”. Le programme Associés On Purpose nous met en relation avec des personnes qui nous accompagnent (coachs, mentors, professionnels) et nous transmettent des compétences et savoirs. La médiation se fait également à notre niveau entre Associés par l’échange, rendu possible par ce fonctionnement en “promotion” constituant un groupe composé de personnes ayant les mêmes valeurs et vivant les mêmes aventures, ce qui crée logiquement un univers propice à l’émulation et à la prise de risque. L’expérimentation et la médiation ne sont rendus possibles que par l’ouverture, la curiosité, et l’envie viscérale de faire différemment ET par la conviction qu’un impact positif peut en résulter. En effet, quelle personne accepterait de faire différemment et de prendre un risque quant au résultat, si elle n’était pas curieuse et ouverte à l’inconnu, ainsi que profondément convaincue que “quelque chose” de mieux est possible ?

En écrivant ces lignes j’ai réalisé le dénominateur commun de sujets qui me passionnent et que je pensais jusqu’à maintenant assez éloignés : L’innovation sociale, l’entreprenariat social, l’art, le design, l’artisanat, les notions de transmission, de trajectoire personnelle et enfin…On Purpose. Quel sens donner à tous ces éléments a priori si éloignés ? Ils relèvent tous à leur manière de l’action, du “faire”, en osant aller vers la différence…en expérimentant, en créant et en étant en lien avec les autres. Bref, “être soi avec les autres”. Terriblement d’actualité, ambitieux mais quel beau programme.

“Toute culture naît du mélange, de la rencontre, des chocs. A l’inverse, c’est de l’isolement que meurent les civilisations.”

Octavio Paz, écrivain mexicain